Guizmo
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 |  Sujet: WAR, Frontline #3 : Bryan Danielson vs Claudio Castagnoli (c)  Sam 29 Jan - 13:25 | |
| La vie d’un soldat de la Wrestling Action Renaissance n’est pas facile. Si tout le monde connait les conditions dans lesquelles ils se battent, beaucoup ignorent la façon dont ils vivent tout au long de la semaine. Un casier, un lit, un drap, voilà les conditions que Ken Anderson a imposés en échange d’un contrat à temps plein dans sa fédération. Bien sûr, certain ont droit à plus de confort de par leur rôle, comme le Rock ou Ric Flair. D’autre, comme le champion du monde incontesté Claudio Castagnoli, jouissent de ces avantages à défaut d’autre chose. En effet, le suisse séjourne dans un hôtel de Greenbay, non loin de la WARzone, en attendant que son contrat lui donne accès au complexe de l’immortel. Il est 19h14 de ce jour où la scène se déroule. Comme beaucoup de monde à Greenbay, Claudio Castagnoli s’installe dans son fauteuil pour assister au bulletin de nouvelles quotidien de la WAR. Le programme commence, à l’image : un homme de dos.??? — Il m’aura fallu deux soirs, deux matches, deux Frontline pour arriver à mon but. Il m’aura fallu deux victoires, deux vraies performances aussi athlétiques que techniques pour obtenir ce pour quoi je me bats : la reconnaissance pour Reconnaissance, justement. Elle s’est traduite par une opportunité qui m’a été offerte : un title shot pour la ceinture continentale, titre actuellement détenu par Carlito. Mais surtout un match de prestige dans lequel je pourrai m’exprimer ouvertement aux yeux du monde. Avant cela il reste un show, un match, un vrai challenge. À Frontline trois j’affronterai un autre champion, le champion incontesté mais contestable, l’indésiré j’ai nommé : Claudio Castagnoli.L’homme se retourne et on reconnait Danielson.  Claudio, lui, avale son croissant de travers.Bryan Danielson — Oui Claudio, c’est moi, Bryan. Je n’ai pas besoin de me présenter, je suppose. Toi et moi, on se connait bien. On se connait même très bien, on a du passé en commun et, bientôt, une ligne de plus. Oui, à Frontline trois on s’affrontera, champion. J’te le dis car je doute que tu le saches étant donné les relations que tu entretiens avec le staff. Ce qui est, soit dit en passant, particulièrement ridicule, mais on y reviendra. Loin de moi l’idée de vouloir te mettre la pression par cette petite « promo », t’es d’ailleurs au-dessus de ça aujourd’hui, mais j’ai l’intime conviction qu’une piqure de rappelle est nécessaire pour, peut être, te remettre les yeux devant les trous. Fais-moi confiance Claudio, ça ne peut te faire que du bien. Vois-tu, je vais te conduire là où tu es devenu le catcheur vide que tu es aujourd’hui en espérant qu’après ça tu te poses les bonnes questions. Are you ready, champ’ ? Le champion recherche désespérément la zapette, en vain. Danielson commence sa marche suivi de près par la caméra.Bryan Danielson — Avant toutes choses je voudrai revenir brièvement sur ta situation actuelle. Sincèrement, en signant mon contrat à la WAR j’étais content de voir qu’un de chez nous était au sommet. Je sais qu’on a jamais vraiment été de grands amis, mais quand même. Quelle fut ma surprise lors du premier Frontline de voir qu’au lieu d’être un vrai champion, tu es un poids. J’ai d’abord accusé la nervosité d’Anderson pour son premier show mais non, ça s’est confirmé la semaine suivante. À croire qu’on veut clairement se débarrasser de toi et en se comportant de la sorte je suis sûr que les membres décisionnaires espéraient te voir baisser les bras et tout plaquer, mais ta conviction leur a fait défaut. Ceci dit ce n’est pas pour autant qu’ils te considèrent comme leur champion et pourquoi ça ? Probablement parce qu’ils pensent que tu n’es en rien le champion d’une si grande fédération, tu es plutôt celui qui était là au bon moment et qui à profité d’un homme de pouvoir pour obtenir ce qu’il voulait. Et franchement, je suis du même avis et je les comprends, car tu les représentes. Au fond tu dois le savoir, sans Estrada tu n’en serais jamais arrivé là et si le fondement de la WAR ne lui avait pas autant occupé l’esprit, tu n’aurais surement pas remporté ton match face à Nelson. La chose la plus intelligente à faire pour te sauver la face serait de rendre ton titre mais, bien sûr, tu ne le feras pas. En tous pas intentionnellement et pas avant Reconnaissance. Le pire dans tout ça c’est que tu ne peux même pas en vouloir à ton comportement, mais juste à ce que tu es et ce que tu représentes. Je suis personnellement convaincu quand sans cette ceinture tu en serais au même stade que Morisson aujourd’hui. Mais non, toi tu as ce titre et c’est ce qui t’a sauvé de la dégringolade. Mais là dégringolade justement, elle arrive puisqu’à Reconnaissance il y a de grandes chances pour que tu aies à défendre ton titre. D’ailleurs, si tu comptais sur Frontline trois pour te racheter une crédibilité, fais une croix dessus tout de suite car il n’y a aucune chance pour que je te laisse gagner. Je suis invaincu et je compte bien le resté jusqu’au pay-per view.Danielson presse le pas tout en continuant à s’adresser au champion. Toujours dans son fauteuil, celui-ci a décidé de ne plus rien tenter d’avaler.Bryan Danielson — Personnellement je suis très satisfait de mon début de carrière ici. Il me faut tourner la page avec mon passé pour réaliser de grandes choses ici et ils l’ont bien compris eux, là haut. Semaine après semaines j’affronte d’anciens adversaires, des catcheurs avec lesquelles j’ai fait mes armes. D’abord Davey, puis Nigel et maintenant toi, Claudio. Tu es la dernière étape que j’ai à franchir pour arriver au sommet de mon catch le jour J. Cette étape est probablement la plus difficile pour moi, mais elle aura le même dénouement que les autres. D’ailleurs, je suis convaincu que ce match sera difficile par l’enjeu, par le prestige qu’il y aura à affronter le champion du monde lors de son premier match, mais pas intrasecment sur le ring. Tu n’as pas catché depuis quand, Never Backdown ? C'est-à-dire bientôt deux mois. Un vrai fossé quand on sait à quel points tous les catcheurs, dont moi, se sont préparé physiquement pour être au top. Car la WAR, Claudio, c’est la guerre. La WAR est un vrai combat, matches après matches, Frontline après Frontline. Il ne s’agit plus là d’une lutte d’idéologie comme tu as connu à la NoW, mais d’un combat au bout de sois même sur le ring. Aujourd’hui il n’est plus possible de faire croire qu’on est fort sans jamais le prouvé. C’est une volonté d’Anderson, et je la trouve particulièrement bonne. Je vais te pousser dans tes retranchements champion, plus loin que n’as jamais été. Dimanche tu vas te connaitre, vraiment et moi, je ferai un pas de plus vers le titre continental. Il s’arrête enfin, devant un bâtiment.  Cet endroit ne semble pas inconnu à l’helvète qui vient de laisser tomber un éclair au chocolat.Bryan Danielson — Cette institution c’est un virage à quatre vingt-dix degrés par rapport à la route qu’empruntait la NoW, Claudio, et ce virage tu l’as pris tout droit. Tu es encastré dans un mur et les débris se sont accumulés autour de toi, tellement qu’on ne sait plus par où commencer pour te sauver. Tu avais toutes les cartes en mains pour réussir ta venue dans cette fédération. Oui, ton rebiffèrent vis à vie d’Estrada n’est pas passé inaperçu et tu as, en une soirée, réussi à légèrement bonifier l’opinion que l’on avait de toi. Mais en arrivant ici avec cette aire supériorité, les gens, les catcheurs, les dirigeants, les fans, ont vite compris que tu as gardé des séquelles de cette époque oppressive. C’est pour ça qu’aujourd’hui, une petite visite s’impose. Danielson ouvre une porte grinçante et l’on découvre une pièce ravagé dans laquelle on aperçoit des drapeaux au trois-quarts déchirés à l’effigie de l’ancien général de la NoW.  Claudio, qui avait un hoquet passager, le perd soudainement.Bryan Danielson — Bienvenue chez toi, Claudio. Où plutôt devrais-je dire, dans ton tombeau. Car c’est bien là que le Claudio Castagnoli que je connaissais est mort. Oui, le jour où tu as serré la main d’Estadra tu as cessé d’être ce catcheur pour lequel j’avais beaucoup de respect, malgré tout, et par conséquent tu as perdu toute crédibilité à mes yeux et aux yeux de l’intégrité du monde du catch. Tu te souviens de cette table ? Tu y as probablement pris tes ordres. Tu te souviens de cette porte ? Tu as surement dû la garder plus d’une fois. Tu te souviens de ce drapeau ? Tu as dû t’agenouiller devant à plusieurs reprises. Je suis un compétiteur, un vrai. Je donne tous, à chaque match. Te voir prendre une telle route, une direction aussi moche que celle que tu as prise, est contraire à tout ce que j’crois. Et, si j’peux me permettre, c’est également contraire à tout ce que tu crois, ou du moins croyais. Tu as toujours, devant mes yeux et pendant de nombreuses années, tiré une grande fierté de tes racines. Être suisse pour toi voulais dire beaucoup de choses, c’était ton truc, ta particularité, ton identité. Seulement tu t’es trahis, Claudio, tous simplement. La suisse aux yeux du monde représente la neutralité, oui, or tu as pris parti dans ce conflit. Comment veux-tu que les gens respectent un homme qui rejette tous ce en quoi il croit pour la gloire ? Moi, je ne le respecte pas. J’estime que se trahir c’est faire preuve de faiblesse. Oui, tu es faible Claudio. Ce n’est pas mon genre de déclarer ce genre de choses, d’habitude je m’attarde seulement à le démontrer sur le ring, mais tu as été trop loin et pendant trop longtemps tu as fait en sorte qu’on oublie qu’un jour, tu as été intègre. Moi j’me souviens de qui tu étais et finalement, c’est pour cet homme que je t’aplatirai les épaules au sol, dimanche. Le suisse est tous rouge, de colère surement. Ou serait-ce en hommage à sa mère patrie ? Après avoir déambulé dans la vieille bâtisse pendant quelques instants, le Dragon Américain s’arrête à nouveau, dans une pièce légèrement à l’écart du hall d’entrée.Bryan Danielson — Ton ancienne loge. Vide, salle, à ton image. Elle représente à elle seule ce qu'il te reste, Claudio. Elle représente les sacrifices que tu as faits pour obtenir cette ceinture qui t'es chère et qui te donne, sois disant, tous pouvoir. Mais au détriment de quoi ? Tu es complètement seul aujourd'hui. Le respect et les fans du beau catch, tu les as perdus. Ceux qui t'ont amené à ce titre, tu les as reniés. Ce public suisse qui se représentait en toi, tu l’as trahi. Tu as tout perdu pour cette ceinture. Ton existence en tant que catcheur professionnel n'existe aujourd'hui qu'à travers elle. Le jour où tu la perdras, tu disparaîtras et personne ne viendra te réclamer. Tu ne peux en vouloir qu'à toi, Claudio, qu'à toi et ta soif de célébrité, de reconnaissance, d'admiration que tu n'as pas eu le courage d'aller chercher avec ton talent. Tu as eu peur, tout simplement. Peur de ne pas être à la hauteur de tes ambitions, peur de te décevoir, peur d'être ignoré. Tu n'es peut-être pas fait pour ce métier, peut être que perdre ton championnat serait la meilleure chose qu'il puisse t'arriver, peut être. Ce dont je ne doute pas en tout cas c'est que dimanche tu seras seul face à moi et les fans de la WAR qui me respectent car chaque semaine je fais en sorte de leur donner un vrai spectacle. Voilà ce qui nous oppose, finalement. Moi je catche pour catcher, pour tout donner, pour partager avec le public, ne pas me mentir à moi-même et si j'ai la chance d'obtenir un titre c'est une vraie récompense. Toi tu catches pour te faire connaitre, pour devenir champion afin d'être respecté et détenir un titre t'es devenu vital. Tu vois aujourd'hui si je devais choisir entre ma place de contender au titre continental et ta place de champion incontesté, sans hésiter je garderai la première. Oui, je préfère être aspirant et fière de moi qu’être champion en ayant honte. Honte d'être un champion sans mérite, honte d'être un champion sans crédibilité, honte d'être un champion qui dérange. Écoute-moi bien, Claudio Castagnoli. Dimanche je ferai tout pour t'enterrer, te faire perdre le peu de confiance qu'il te reste, te faire perdre tout espoir de susciter un quelconque intérêt et ce dans l'espoir de te voir être défait lorsque tu défendras ton championnat. Pour le catch, pour cette discipline que j’aime tant et que tu salis. Pour moi et tous les fans de la WAR. Pour que la fédération d’Anderson puisse enfin aller de l’avant, oui.Castagnoli ne tient plus. Il est debout et tourne autour de son fauteuil sans pour autant quitter l’écran des yeux.  Il fait bien, Danielson a encore quelque chose à dire. Bryan Danielson — Nous y sommes Claudio, this is it. L’éternelle lutte du bien contre le mal, c’est nous. Le Undertaker versus Hulk Hogan des temps modernes, c’est nous. Sur le ring, dimanche, il y aura deux catcheurs, deux idées, deux visions, deux conceptions bien différentes et totalement opposées. Il ne peut y avoir d’égalité, l’une doit l’emporter. L’histoire de la WAR s’écrie maintenant et ne doute jamais de ma volonté à vouloir l’écrire de mes propres mains. Mais surtout n’oublies pas, tu es peut-être très européen… but the world is mine ! Clin d’œil taquin à la caméra avant que l’image se coupe laissant le champion en décomposition, le regard vide. La question est : sera-t-il en état pour Frontline #3 ? Rien n’est moins sûr.
Dernière édition par Owner le Sam 29 Jan - 13:48, édité 1 fois | |
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